Pour lutter contre le réchauffement planétaire, il faut réduire de manière drastique les émissions de méthane (CH4) d’origine humaine. Il faut agir rapidement, car la capacité du méthane à piéger la chaleur est plus de 80 fois supérieure à celle du dioxyde de carbone (CO₂). La plupart des émissions industrielles de méthane proviennent de procédés à faible taux d’émission sur des plateformes offshore ou difficiles d’accès. Pour permettre aux régulateurs et aux émetteurs de suivre avec précision les émissions de méthane sur leurs sites industriels, il est nécessaire de prendre mesures fréquentes, précises et fiables. Ainsi, un système satellitaire global avec une précision inédite, de type drone, est nécessaire.

Absolut Sensing a pour mission de développer les technologies nécessaires pour surveiller, comprendre et prévoir les changements planétaires. La constellation de satellites GESat permettra de mesurer quotidiennement les émissions industrielles de méthane avec un seuil de détection sans précédent, et une précision suffisante pour permettre aux régulateurs de mettre en place des mécanismes de taxation et aux émetteurs de réduire drastiquement leur empreinte méthane. Une première version du système de mesure du méthane sera testée sur la plateforme TotalEnergies de Lacq l’année prochaine pour valider les performances du produit et calibrer l’instrument avant son vol inaugural plus tard dans l’année. Kayrros, un leader mondial dans le traitement et l’analyse d’images satellitaires avec une expérience reconnue dans la détection du méthane et l’un des partenaires clés d’Absolut Sensing dans le programme, utilisera ses algorithmes avancés pour transformer les données de concentration de méthane en taux d’émission.

Dans le cadre de cet accord, l’ESA aura accès aux données et aux cartes d’émission de méthane, afin d’évaluer leur qualité et les protocoles de validation, dans le but d’acquérir les données et les analyses de la constellation de satellites dans le cadre du programme Copernicus de l’Union européenne.

Tristan Laurent, PDG d’Absolut Sensing, explique :
« Cet accord est une étape clé alors que les régulateurs et les organisations européennes cherchent des moyens de réduire le réchauffement climatique résultant des activités industrielles émettrices de carbone. Nous sommes impatients de travailler main dans la main avec l’Agence Spatiale Européenne pour valider nos produits de données et commencer à mettre nos données au service des utilisateurs finaux des États membres de l’ESA. »

Simonetta Cheli, directrice des programmes d’observation de la Terre de l’ESA, a déclaré :
« L’ESA inclut la commercialisation dans les priorités de son Agenda 2025 et soutient les actions dans le domaine de l’observation de la Terre avec des programmes de location d’ancrage, des programmes d’approvisionnement et des actions de soutien dédiées via ses programmes. »

Catherine Juéry, responsable du laboratoire R&D sur la qualité de l’air chez TotalEnergies, a déclaré :
« Dans le cadre des efforts déployés de longue date par TotalEnergies pour identifier, quantifier et réduire les émissions de méthane, les satellites font partie de la solution. TotalEnergies s’appuie sur TADI (TotalEnergies Anomaly Detection Initiative), reconnue comme une plateforme européenne unique,
pour évaluer les performances des solutions de détection et de quantification des fuites. La société a déjà réduit de moitié ses émissions de méthane sur les sites qu’elle exploite entre 2010 et 2020 et vise réduction de 80 % entre 2020 et 2030, ce qui fait partie de son ambition d’être net zéro en 2050 avec la société. »